LITURGIE du DIMANCHE
commentaire sur la Parole
Huit jours plus tard,
Jésus vint |
Préparation •
Couleur liturgique: Blanc. Les disciples de Jésus «quand ils le virent, se prosternèrent, mais certains eurent des doutes» (Mt 28,17). Cela va sans sire. Se trouver devant homme vivant, qu’on a vu mourir, ébranle: c’est contre toute rationalité. Il importe que l’homme surmonte le bouleversement et la peur (cf. Lc 24,37) les disciples furent («saisis de frayeur et de crainte») et entrés en contact avec le réel. La tentation de réduire la connaissance seulement à ce qui est en pure continuité avec le déjà connu, sans s’ouvrir à l’au-delà et au saut, devient une prison de la raison. On ne peut pas réduire la résurrection à un phénomène purement historique et, par conséquent, on ne peut l’aborder seulement avec la méthode rationnelle historique-critique. En effet, la résurrection est une réalité eschatologique (elle appartient au monde définitif du futur) et elle est advenue dans l’histoire. C’est avec la raison mais aussi avec la foi qu’on s’en approche. C’est vrai que souvent, le croyant d’aujourd’hui, est tenté de réduire la foi seulement à ce qui est rationnel et expérimentable. Cependant, cette attitude équivaut à nier la foi même. Ce statut n’est pas seulement typique de la foi. Par exemple, l’amour ne peut être réduit seulement à ce qui est rationnel et expérimentable: faire cette opération signifie tuer l’amour. Ceci vaut aussi pour la science. Chaque recherche scientifique naît d’une illumination, d’une intuition: le rationnel et l’expérimentable arrivent après, pour obtenir la démonstration. Sans le non-rationnel (intuition, illumination), il n’y a pas de science. …La première conclusion de l’Évangile de Jean (Jn 20,30-31) est très importante parce qu’elle détourne le lecteur de la pure curiosité historique (de la dimension facile à gérer avec la seule rationalité. En effet, Jésus a fait beaucoup plus que ce qui est écrit dans l’Évangile. Ce qui est écrit dans l’Évangile a pour but de faciliter la foi en Jésus comme Messie et comme fils de Dieu. Dans cet horizon de foi, l’attitude de Thomas est frappante. La fausse attitude de Thomas ne consiste pas à vouloir les preuves de la résurrection mais à vouloir réduire la résurrection aux preuves qu’il prétend. Thomas voulait réduire la résurrection au déjà connu ou, au maximum, en continuité avec le déjà connu. («Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas»). Dans le dialogue avec Jésus, Thomas apprend qu’il y a trois manières de s’approcher de la réalité: la capacité de ne pas tout réduire à la continuité avec le déjà connu, l’accueil du témoignage de quiconque l’a précédée dans cette expérience, l’expérience directe. Le Lectionnaire
Première lecture: Ac 2,42-47 L’Évangile Dans la première unité littéraire, Jésus donne le shalòm. Normalement, on le traduit par paix (c’est la manière la plus simple mais peut-être pas la meilleure). Dans 2 S 11,7, David demande à Ourias comment va le shalòm de la guerre; ce serait peut-être mieux de penser la paix comme réalisation de soi au sein de la réalisation du groupe). Jésus salue et donne cette réalisation: l’Esprit sera la puissance qui, pardonnant les péchés, donnera à l’homme sa réalisation. Le don de l’Esprit est déjà advenu à la mort du Seigneur. En Jn 19,30, le texte grec dit «inclinant la tête, il remit l’Esprit» (la traduction expiré et remit l’esprit) n’est pas bonne et pas claire. L’Esprit sera encore donné au jour de la Pentecôte (Ac 2,4) à chaque chrétien (cf. Ac 11,15; les charismes; etc). Le don de l’Esprit que le Ressuscité fait à ses disciples a pour but le pardon des péchés et la réalisation de l’homme. Le pardon que Jésus donne à chaque croyant est personnel, mais il advient par l’intermédiaire du collège apostolique. Le témoignage des disciples à Thomas est émouvant, mais on peut comprendre que Thomas avait ses justes doutes sur le témoignage de ses collègues. En effet, la résurrection et pas le retour à la vie (fils de la veuve de Naïm, fille de Jaïre, Lazare), constitue «quelque chose» qui échappe à l’intelligence humaine: revenir à la vie pour ne plus jamais mourir n’est pas quelque chose qui appartient à l’histoire. Tout le mystère du Christ, la résurrection en particulier, a porté l’éternité dans l’histoire. C’est une difficulté, et non la moindre. Par conséquent, l’expérience des disciples n’a pas été facile (les femmes furent pleines «de frayeur et de stupeur»; les disciples furent «bouleversés et remplis de peur», ils croyaient que c’était un «fantôme») et ils se portèrent garants de ce dont ils témoignent; ça leur a coûté de se convaincre et de comprendre ce qu’ils ont vécu avec le Ressuscité. Thomas pouvait choisir: croire au témoignage des disciples ou avoir, comme eux, l’expérience directe du Ressuscité. Il a choisi cette deuxième voie. Sa confession de foi est théologiquement la plus sublime de tout le Nouveau Testament: «Mon Seigneur et mon Dieu!». Jésus lui a donné cette deuxième possibilité, mais il a déclaré heureux «ceux qui ont cru sans avoir vu!». Et nous sommes de ceux-là. La conclusion du récit évangélique est la première conclusion de l’Évangile (Jn 20,30-31). Elle dit que l’Évangile n’est pas une «biographie» de Jésus mais le témoignage de certaines réalités importantes à croire pour pouvoir exprimer la profession de foi de Thomas. La
première lecture La
deuxième lecture
Notre texte (1 P 3,1-9) comprend une eulogie d’ouverture (1 P 1,3-5),
vient ensuite une parénèse sur la persévérance de la foi dans les épreuves
(persécutions?). Le fondement de cette persévérance, c’est l’amour du
Ressuscité. L’écrivain sacré reprend le thème de l’Évangile («Heureux
ceux qui croient sans avoir vu!» (Jn 20,29). C’est là qu’il situe l’amour
des croyants: «sans l’avoir vu, ils crurent en Lui» (1 P 1,8). L’objectif
de la persévérance fondée sur l’amour du Ressuscité porte au «salut
de vos âmes». Le terme âme fait référence à l’homme tout entier: cf.
1 P 1,22; 2,11.25; 4,19).
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