LITURGIE du DIMANCHE

commentaire sur la Parole

 

La fête de la Rencontre
2 février 2020 – Présentation du Seigneur (fête)



Premiére lecture:Malachie 3,1-4 ,

psaume 23,7-10,

deuxième lecture: He 2,14-18

Évangile: Mt 4,12-23

CÉLÉBRER AVEC ART

1. Préparation

• Couleur liturgique: Blanc et or, couleurs de la lumière et de la divinité.

• Les lectures du jour: Lectionnaire dominical et festif – année A.

• Préface: Propre de la fête.

• Fleurs: Aujourd’hui, l’espace liturgique sera particulièrement lumineux: aux fleurs, on peut ajouter quelques cierges qui seront bénis. Les fleurs coupées indiquent aussi l’offrande et le sacrifice, attitudes de Marie et Joseph qui présentent Jésus au Temple.

• Musique et chants: On prédispose les cierges pour chaque fidèle et on les allume. La bénédiction des cierges a lieu après la salutation du célébrant. La procession commence et tandis qu’elle entre dans l’église, on exécute le chant d’entrée. Ensuite, le chant du Gloire à Dieu au plus haut des cieux…puis, le président de l’assemblée prie la collecte. La célébration eucharistique continue comme d’habitude.

2. Didascalie introductive

Le 2 février, toutes les Églises chrétiennes célèbrent la Présentation de Jésus au Temple qui, cette année, l’emporte sur le dimanche, selon les normes de l’Ordo. En réalité, le dimanche est déjà «fête du Seigneur» qui célèbre le Ressuscité, le même Seigneur que nous célébrons dans le mystère de la Présentation au Temple. Cette «fête du Seigneur» qui commence le samedi soir avec les premières Vêpres, nous rappelle que, quarante jours après la Nativité, Marie et Joseph amenèrent l’enfant Jésus au Temple pour le racheter en offrant le sacrifice de deux petites colombes, selon la Loi de Moïse. Cet accomplissement de la Loi est aussi la première rencontre officielle de Jésus avec son peuple, en la personne du vieillard Siméon qui attendait la consolation d’Israël de même qu’en la personne de la prophétesse Anne qui attendait la libération et la rédemption de Jérusalem. C’est pourquoi les Églises orthodoxes appellent la fête d’aujourd’hui, la Sainte Rencontre (hypapanté) du Seigneur.

La fête de la Présentation est née à Jérusalem où elle est déjà prouvée au 1V siècle. De la liturgie de Jérusalem, les liturgies occidentales ont puisé la procession des cierges que nous avons conservée jusqu’à aujourd’hui. C’est pour cela que la célébration du jour est populairement appelée chandeleur.

3. Collecte

La collecte (prière) de cette fête nous introduit dans la dynamique du mystère déjà évoqué avec la procession des cierges. En effet, nous prions Dieu, Père qui nous a convoqués pour célébrer la Présentation au Temple de son «Fils unique fait homme», d’être nous aussi «présentés» à Lui, «pleinement renouvelés dans l’esprit». Ce double mouvement d’offrande fait de nous une communauté croyante.

4. Lectionnaire

Le récit évangélique du jour (Lc 2,22-40), comme toute l’œuvre de Luc (Évangile et Actes) met en évidence le lien étroit entre Jésus et le Temple de Jérusalem. Dans la cité du Saint, l’Évangile commence avec l’annonce de la naissance du Baptiste à Zacharie; et il termine ici avec les disciples qui restaient toujours dans le temple en louant Dieu (Lc 24,53). Dans le Temple, Jésus est reconnu comme le Messie qui accomplit la promesse de Dieu. Les attentes des prophètes et des pauvres d’Israël se résument dans deux vieillards, un homme et une femme. La prophétie se rencontre avec la loi. C’est pourquoi, les justes d’Israël, Siméon et Anne, qui ont servi la loi du Seigneur toute leur vie, maintenant, par l’action de l’Esprit Saint qui les meut, reconnaissent dans l’enfant, le Messie qu’ils ont longtemps attendu.

Cette révélation a un contenu universel: elle parle de «gloire d’Israël et de lumière pour les nations». C’est ainsi que se précise le sens de la prophétie de Malachie 3,1-4 (première lecture). L’ange de l’alliance qui entre dans le temple du Seigneur est décrit par le prophète «comme le feu du fondeur et comme la lessive des blanchisseurs». Les deux images parlent d’une purification radicale qui démasquera les ambiguïtés et les duplicités de notre cœur. En effet, chacun doit prendre une décision en présence de Jésus que Siméon appelle «signe de contradiction» pour beaucoup en Israël et pour tous les humains.

Le psaume 23,7-10, en effet, prolonge l’invocation pour que finalement les portes du temple lèvent leurs frontons et qu’entre «le Roi de gloire» qui, en Jésus, s’est fait petit et pauvre.

La deuxième lecture (He 2,14-18) nous aide à mettre en lien l’incarnation par laquelle il «s’est rendu en tout semblable à ses frères» et le mystère de Pâques. Jésus a vécu dans l’obéissance filiale au Père, même dans les aspects les plus dramatiques de la vie humaine (cf. Ph 2,8-9). Ce mystère est voilé dans l’Évangile de la fête d’aujourd’hui; nous sommes donc invités à nous l’approprier.

5. Prière sur les offrandes

Comme dans la collecte, cette prière reprend le thème théologique de l’offrande que l’Église fait en union au Christ Jésus. Il est le «Fils unique» aimé du Père, l’Agneau «sans tache pour la vie du monde».

6. Antienne de la communion

Alors que nous rendons grâce d’avoir été appelés à la rencontre du Seigneur en nous nourrissant de Lui, sous les signes du pain et du vin, nous chantons la joie messianique expérimentée par le vieillard Siméon. Ses yeux, comme les nôtres, ont vu le salut préparé par Dieu à la face de tous les peuples (Lc 2,30-31).

7. Prière après la communion

Comme pour l’antienne de la communion, dans cette prière, nous retrouvons «l’ardente attente du saint Siméon» qui a eu «la joie de recevoir le Messie dans ses bras». Après nous être nourris du Pain eucharistique, nous demandons à Dieu qu’avec la force reçue de cette nourriture divine, nous puissions «aller à la rencontre du Seigneur pour posséder la vie éternelle».

8. Mystagogie

La fête de la Présentation du Seigneur avec laquelle s’ouvre le mois de février enveloppé de lumière est antique et solennelle. Aujourd’hui, il convient d’exposer à la vénération des fidèles l’icône de cette fête qui présente tous les personnages dont parle la liturgie, avec une procession.

L’Orient byzantin appelle cette fête Hypapanté, c’est-à-dire Rencontre, justement pour rappeler la première rencontre publique du Seigneur avec son peuple, représenté par le juste Siméon et la prophétesse Anne. Dans le récit de son séjour à Jérusalem, la pèlerine Égérie fait allusion à cette fête; elle informe que «le quarantième jour» après la manifestation du Seigneur, «on célèbre une très grande solennité». Il y a une procession jusqu’au Saint Sépulcre et tout se passe dans une grande allégresse comme pour Pâques. L’évêque lit et commente le passage de Luc 2,21-39 qui est encore lu dans les Églises d’Orient et d’Occident le 2 février.

En Occident, à la procession, on a ajouté la bénédiction des cierges. Il y a longtemps, ce jour avait assumé un caractère pénitentiel, puis, marial (la Purification de la Vierge Marie). La fête fut introduite à Rome, comme l’atteste le Liber Pontificalis, par le pape Serge 1 (687-701) d’origine orientale. Aujourd’hui, la liturgie oriente notre regard de foi sur l’humanité de Jésus, offerte selon la loi, par Marie et Joseph; la fête assume donc une connotation typiquement christologique.

Le 2 février, on célèbre aussi la 24e Journée de la vie consacré et la 42e Journée pour la vie.

9. La Liturgie des Heures

Aux animateurs de nos liturgies, aux communautés, religieuses ou paroissiales qui se rassemblent pour prier la Liturgie des Heures, c.-à-d. la prière incessante de l’Église, nous suggérons quelques éléments: le texte de l’Invitatoire des Laudes, le Lucernaire à l’ouverture des Vêpres ou l’offrande de l’encens, les prières à la fin de chaque psaume.

REGINA CESARATO d.d.m