LITURGIE du DIMANCHE

commentaire sur la Parole

 

Vous êtes le sel, vous êtes la lumière
9 février 2020 – 5e Dimanche ordinaire



Première lecture: Is 58,7-10

Psaume: 111 (112), 1.4-9

Le juste resplendit comme la lumière.

Deuxième lecture: 1 Co 2,1-5

Évangile: Mt 5,13-16

CÉLÉBRER AVEC ART

1. Préparation

• Couleur liturgique: Vert.

• Les lectures du jour: Lectionnaire dominical et festif Année A

• Préface: des dimanches du Temps ordinaire. Dans la prière eucharistique, rappel du dimanche. Un bon choix pour ce dimanche peut être la prière eucharistique V/A, avec sa préface qu’on ne peut jamais changer. On y fait mémoire de l’exode pascal et on souligne la lumière et la force de l’Esprit qui guide notre pèlerinage vers le ciel.

• Fleurs: Bien orner l’espace liturgique avec les fleurs. Aujourd’hui, que l’illumination de l’assemblée soit abondante en déposant des lumignons dans la nef centrale ainsi qu’au baptistère où nous avons reçu la lumière de la foi qui doit resplendir dans le monde.

• Musique et chants: Se rappeler que la finalité du chant d’entrée (introït) «est de commencer la célébration, de favoriser l’union des fidèles rassemblés, d’introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la festivité». Aujourd’hui, nous nous souvenons qu’en tant que baptisés, nous sommes un peuple royal, prophétique et sacerdotal. Pour faire mémoire du baptême, lorsque nous sommes devenus lumière dans le Seigneur, on pourrait accomplir l’acte pénitentiel au baptistère bien éclairé, bénir l’eau pour l’aspersion et renouveler les promesses baptismales, peut-être en tenant un petit cierge.

2. Didascalie introductive

En ces dimanches du Temps ordinaire avant le Carême, nous commencerons à lire le discours de la montagne dans l’Évangile de Mathieu. Il s’agit du premier discours que Jésus Maître prononce avant l’invitation à se convertir pour entrer dans le Royaume des cieux. Comme le verset de l’acclamation Alléluia nous suggère, aujourd’hui, nous sommes invités à marcher à la suite de Jésus Maître qui a dit: «Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres mais il aura la lumière de la vie» (Jn 8,12). En Le suivant, nous devenons nous aussi «lumière» et «sel» du monde. La qualité de notre témoignage chrétien se mesure à la manière de vivre et d’aimer comme Jésus a vécu et aimé, c.-à-d. en nous consumant dans le service de charité gratuite, jusqu’au signe suprême que nous célébrons dans l’Eucharistie.

3. Collecte

Notre foi en Jésus Christ se manifeste au monde à travers notre foi ardente et notre charité inlassable. Ce style de vie chrétienne ne dépend pas de notre bonne volonté; elle est un don de Dieu. C’est pourquoi nous Lui demandons de nous garder pour que nous soyons bien conscients que l’unique fondement de notre espérance, c’est la grâce qui nous vient de sa bonté paternelle.

4. Lectionnaire

Dans le récit évangélique de ce dimanche (Mt 5,13-19). Jésus Maître esquisse, avec deux images, l’identité de ses disciples: «Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde». Le sel et la lumière sont des petites réalités qui ont une capacité extraordinaire d’interagir avec les situations environnantes, beaucoup plus grandes qu’elles. En effet, un peu de sel donne plus de saveur à une réalité beaucoup plus grande. Une lampe (lanterne) éclaire la noirceur d’une salle entière. Il faut le courage de la foi pour témoigner au monde de l’espérance qui est en nous justement parce que, dans le Christ Jésus, nous sommes sel et nous somme lumière. Le sel préserve de la contamination, de la corruption, et il donne de la saveur. La lumière est la vie qui fait irruption dans les ténèbres du mensonge et de l’égoïsme, elle éclaire le cœur et l’oriente vers le bien à travers le don de soi.

La première lecture (Is 58,7-10) unit le thème du croyant en tant que lumière (Évangile) à celui du jeûne qui rend le croyant agissant. En effet, le jeûne que Dieu veut, c’est d’aller à la rencontre des nécessiteux, d’enlever l’oppression, de ne pas formuler d’accusations injustes. La visibilité du bien fait au prochain jaillit comme l’aurore et, selon l’affirmation du texte prophétique, «ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi».

Le psaume 111 reprend le thème de la personne qui resplendit comme la lumière lorsqu’elle fait le bien, en donnant largement aux pauvres; en demeurant ferme dans le Seigneur, son cœur ne craint pas.

La deuxième lecture (1 Co 2,1-5) présente la méthodologie de saint Paul dans l’accomplissement de sa mission d’apôtre, non pas fondée sur des discours persuasifs de la sagesse humaine mais sur Jésus Christ et le Christ crucifié. La fragilité de l’Apôtre est soutenue par la foi et peut compter «sur la manifestation de l’Esprit et sa puissance».

5. Prière sur les offrandes

La prière sur les offrandes provient des sacramentaires antiques et nous renvoie à l’essentiel. Le pain et le vin que nous présentons à Dieu, avec notre personne fragile, deviendront pour nous, par l’effusion de l’Esprit, «sacrement de vie éternelle». Nous entrons dans l’action liturgique comme «voix» de toute la création que l’amour de Dieu garde et fait grandir, selon son projet de salut.

6. Antienne de la communion

Ce dimanche-ci, le Missel propose trois alternatives comme antienne de la communion. Nous soulignons particulièrement la troisième proposition, en rappel du passage évangélique proclamé qui rapporte le texte de Mt, 5,16: «Que votre lumière brille devant les hommes pour qu’en voyant vos bonnes œuvres, ils rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux».

7. Prière après la communion

Le fruit de la communion eucharistique se manifeste lorsque nous sommes unis entre nous comme membres du Corps du Christ. La dernière prière de la Messe nous le rappelle en évoquant les paroles de l’apôtre Paul: «Puisqu’il y a un seul pain; nous, même en étant nombreux, nous sommes un seul corps» (1 Co 10,17). Un style de vie quotidienne qui est exprimé et alimenté par cette liturgie qui ne nous permet pas de nous isoler dans la prière privée, mais nous «contraint» à tenir compte les uns des autres, à conformer nos gestes et nos attitudes à ceux de l’assemblée, appelée à manifester clairement l’unité du corps du Christ.

8. Mystagogie

Nous avons à peine célébré la Lumière qui est Jésus, le 2 février, et voilà maintenant son enseignement: «Vous êtes la lumière et le sel», comme il est dit au baptême lors de la remise de la lumière pascale dont la garde, dans le cas des enfants, est confiée aux parents et parrains. Aujourd’hui, on pourrait rappeler ces consignes. Puis, cette lumière se voit dans les œuvres que le chrétien accomplit comme œuvres pascales, en consumant la vie dans la charité; en effet, c’est la condition pour être lumière qui resplendit dans les ténèbres.

9. La Liturgie des Heures

En ce dimanche de la lumière et du sel, la célébration communautaire des Vêpres pourrait commencer avec le Lucernaire. Le lieu de la prière est à la noirceur ou dans la pénombre. Après l’introduction «Dieu, viens à mon aide», le président des Vêpres dit: «Au coucher du soleil, invoquons la venue du Christ, soleil qui vient d’en-haut, afin qu’il nous apporte la grâce de la lumière éternelle». En puisant la lumière aux cierges de l’autel, déjà allumés, on allume les cierges de toutes les personnes présentes, cierges distribués avant de commencer la prière. Entre-temps, on chante, en répétant à chaque strophe du texte proposé, un refrain au choix ou: «Ô joyeuse lumière, splendeur éternelle du Père, saint, immortel Jésus Christ!».

REGINA CESARATO DDM