LITURGIE du DIMANCHE

commentaire sur la Parole

 

Le Fils bien-aimé
I2 janvier 2020 – le Baptême du Seigneur (fête)




• Première lecture: Is 42,1-4.6-7

• Psaume: 28(29), 1-4.9-10

Le Seigneur bénit son peuple en lui donnant la paix.

• Deuxième lecture: Ac 10, 34-38

• Évangile: Mt 3,13-17

CÉLÉBRER AVEC ART

1. Préparation
 Couleur liturgique: blanc.
 Les lectures du jour: lectionnaire dominical et festif Année A.
 Préface: de Noël et rappel de la solennité dans la Prière eucharistique.
 Fleurs: comme à Noël.
 Musique et chant: du répertoire DMV ou autres chants adaptés.
 Bénédiction finale: un rite particulier pour la bénédiction des familles.

2. Didascalie introductive
Avec la réforme conciliaire de l’Année liturgique, la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph est célébrée durant l’octave de Noël. Le contexte des célébrations de Noël accentue le fait que la première manifestation du Verbe fait chair est advenue au sein de la famille.

La joie d’une naissance s’entrecroise avec la préoccupation et avec l’épreuve à laquelle la famille est soumise. Et c’est justement sur le groupe familial et sur ses aventures alternatives que se pose l’attention des lectures de la Messe d’aujourd’hui.

La famille de Nazareth renvoie à la famille humaine tout entière ainsi qu’à chacune de nos familles chrétiennes où le Seigneur désire habiter pour en être le centre vital. En effet, aimer le Seigneur Dieu avec toute l’intelligence, avec toutes les forces et avec tout le cœur est notre priorité première et absolue dont dérive l’amour du prochain.

Dans notre tradition, Noël est aussi la fête de la famille où les affections se rejoignent et se fortifient. La famille, cellule fondamentale de la société humaine, se révèle, pour nous, comme Église domestique où toutes les relations familiales sont vécues selon l’Évangile de Jésus Christ.

3. Collecte
La fête de la famille de Nazareth s’insère bien dans le climat de Noël, surtout par les motivations théologiques et ecclésiales soulignées dans Prière (collecte). On demande que les parents se sentent instruments dans les mains de Dieu, et pour les enfants, la capacité «de grandir en sagesse, âge et grâce», comme Jésus qui a voulu naître dans une famille humaine. La figure du Christ qui a voulu s’incarner dans une famille normale et pauvre, avec un père et une mère, ainsi que les familles d’aujourd’hui où lui-même demande de pouvoir continuer à habiter et trouver une demeure.

Se sentir participants avec les parents et grandir avec la sagesse des fils sont des dynamiques d’appartenance à l’Église, la «sainte famille» de chaque chrétien. La Prière (collecte) nous aide à nous unir en prière et à expérimenter la communion réciproque dans l’assemblée liturgique.

4. Lectionnaire
• Première lecture: Si 3,3-7.14-17a
• Psaume: 127(128), 1-5
Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies!
• Deuxième lecture: Col 3,12-21
• Évangile: Mt 2,13-15.19-23

Le récit évangélique de Mathieu présente quelques aventures concrètes de la famille de Nazareth. Averti en songe, Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Joseph, le protagoniste actif de tout le récit montre qu’il importe de développer le sens de responsabilité avec les personnes que les liens familiaux nous confient. Dans le texte de l’évangéliste Mathieu, Marie est appelée la «mère de l’enfant». Toute sa vie est centrée sur lui. Le texte se meut autour de trois songes pour indiquer que l’élément décisif vient d’en-haut, comme accomplissement des Écritures. Les décisions de Joseph sont une obéissance prompte à la Parole de Dieu qui le conduit à être le gardien de Jésus et Marie.

Il faut tenir compte que les aventures concernant la naissance et l’enfance de Jésus ne sont pas à lire en clé d’«histoire» comprises de façon moderne, mais en clé de «théologie de l’histoire» pour saisir le sens profond de l’agir de Dieu et de l’agir humain malgré les «Hérode» de garde.

En quelques lignes, Mathieu dessine une histoire du salut en miniature, avec le Messie qui parcourt de nouveau les étapes fondamentales de la marche d’Israël: permanence en Égypte, retour dans la patrie et exil. Dieu dirige l’histoire selon son plan de salut et le Messie est solidaire de son peuple et de toutes les personnes, les familles et les peuples en proie des puissants de ce monde.

Dans la première lecture, le livre de Ben Sira le Sage loue l’importance de l’amour des fils envers leurs parents en puisant à la sagesse d’Israël. L’espérance de rapports nouveaux, dans la famille et dans la société, naît du pardon réciproque et de la conscience que, sans miséricorde, aucune relation n’est possible. Le commandement d’honorer le père et la mère est le premier de la deuxième table des «Dix paroles» (Ex 20,2-17). La forme positive du commandement, différente de celle de tous les autres qui sont interdits, est accompagnée d’une promesse: «Honore ton père et ta mère pour que tu vois de longs jours dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne» (Ex 20,12). L’honneur et le respect envers les parents, non seulement en paroles mais dans les faits, est source de bénédiction divine. La sagesse d’une personne se mesure avant tout à partir de cet atelier de vie comme l’indique aussi le Psaume 127 qui chante les joies d’une famille qui craint le Seigneur.

Dans la deuxième lecture, la lettre aux Colossiens prolonge l’enseignement sapientiel en énumérant les droits et les devoirs qui doivent caractériser les rapports familiaux. Il faut agir «comme il convient dans le Seigneur» et faire tout «ce qui est agréable au Seigneur». Les recommandations de Paul sur la bonté, l’humilité, le pardon et la charité qui résume tout, suivent cette logique qui est aussi celle du Seigneur Jésus.

5. Antienne de la communion
La première proposition de l’antienne fait mémoire du mystère de Noël, étant encore dans l’octave de cette solennité. La deuxième proposition ramène directement à la Sainte Famille qui, guidée par Joseph, retourne en Galilée et va habiter à Nazareth, comme nous l’avons entendu dans l’Évangile d’aujourd’hui.

6. Prière après la communion
La prière après la communion, simplifiée par rapport à la précédente, demande fondamentalement que, nourris à la table du Seigneur, nous puissions avoir la force d’imiter les attitudes de la Sainte Famille. En effet, c’est en vivant les relations humaines selon l’Évangile que nous posons les bases de notre vie future.

7. Mystagogie
Dans chaque célébration liturgique, nous nous rassemblons «au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit». Le Seigneur nous convoque comme à une «fête de famille», réunis autour de la table de la Parole et du Pain de vie où personne ne devrait être absent.

Donc, la fête de la Sainte Famille devient un rappel pour que chaque famille, petite Église domestique, puisse «raviver» en elle le climat de la maison de Nazareth où dans la relation entre Joseph, Marie et Jésus, circulait seulement l’amour, le respect, le dévouement réciproque, l’ouverture à la Parole de Dieu et aux nécessités du prochain. La prière en famille est fondamentale pour vivre les vertus chrétiennes qui sont les mêmes que celles qui édifient l’Église.

8. La liturgie des Heures.
Dans la dernière partie de la deuxième lecture d’aujourd’hui, l’Apôtre indique quelles sont les attitudes à développer au sein des familles et des communautés chrétiennes. Dans le rythme quotidien des engagements familiaux, il importe que «La parole du Christ habite» parmi nous «dans toute sa richesse». La célébration de la liturgie des Heures nous aide beaucoup en cela, d’autant plus que nous sommes appelés à nous reprendre les uns les autres avec «des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels», chantant à Dieu dans nos cœurs et avec nos lèvres, notre reconnaissance.

REGINA CESARATO, ddm