LITURGIE du DIMANCHE

commentaire sur la Parole

 

Attente vigilante du Seigneur qui vient
1er décembre 2019- 1er dimanche de l’Avent A




Première lecture: Is 2,1-5
Psaume: 121(122) 1-2.4.9
Dans la joie, nous irons dans la maison du Seigneur.
Deuxième lecture: Rm 13,11-14a
Évangile: Mt 24,37-44

1. Préparation
…Le violet est la couleur liturgique. L’Avent n’est pas un temps proprement pénitentiel, comme le Carême. Le violet des vêtements liturgiques ne doit pas nous induire en erreur. La venue du Seigneur, son triomphe final n’est pas pour les croyants un motif de peur mais d’attente amoureuse et fervente. Différent du rite romain, le rite ambrosien, répandu principalement dans l’Archidiocèse de Milan, a une période d’Avent plus longue et suit une liturgie diverse: le temps d’Avent dure 6 dimanches et commence toujours le 11 novembre, jour de Saint Martin. La couleur est un violet intense.

…Les lectures du jour: Lectionnaire dominical et festif Année A.
…Préface: 1 ou 1/A
…Fleurs. Prédisposer la couronne de l’Avent qui accompagne la marche de la communauté chrétienne vers la Nativité du Seigneur. La sobriété de ce temps suggère presque l’absence de fleurs dans le sanctuaire, sauf dans l’espace réservée à l’Eucharistie où, possiblement, elles sont présentes toute l’année.

…Musique et chant: Pour les quatre dimanches de l’Avent, on omet le chant du Gloria afin que cette hymne angélique retentisse plus solennellement la nuit de Noël. Que l’animateur du chant propose à l’assemblée des chants adaptés au Temps de l’Avent et en syntonie avec les lectures, spécialement avec l’Évangile. Dans le Cérémonial des Évêques (236), nous lisons: «Pendant l’Avent, que l’orgue et les autres instruments de musique soient utilisés et que l’autel soit orné de fleurs, mais avec la modération qui convient à ce temps sans, toutefois, anticiper la pleine allégresse de la Nativité du Seigneur».

…L’Ordo des lectures suggère la possibilité pour le peuple de chanter un refrain psalmodique en choisissant un psaume caractéristique de tout le temps de l’Avent. Le Psaume 24 formé de 14 impératifs entrecroisant la lamentation individuelle et l’invocation confiante de tout le peuple, offre des éléments utiles pour une catéchèse complète sur l’Avent. En ce premier dimanche, on ne devrait donc pas omettre l’Antienne d’entrée propre, extraite du Psaume 24,1-3:
«Vers toi, Seigneur, j’élève mon âme; ceux qui t’espèrent ne seront pas déçus. Que mes ennemis ne triomphent pas sur moi».

2. Didascalie introductive
…Une nouvelle Année liturgique commence avec l’Avent. Le terme Avent (du latin adventus) équivaut au mot grec parousie (arrivée, venue, présence). L’Avent est un temps liturgique propre à l’Église d’Occident. L’Église orientale a seulement quelques jours de préparation à Noël. Avec ce premier dimanche, un nouveau cycle liturgique commence dans Lectionnaire festif. Modulé sur trois ans, nous repartons du cycle A qui sera guidé par l’Évangile selon Mathieu. L’Église qui célèbre les mystères du Seigneur, commence l’Année liturgique tout comme elle a terminé la précédente c.-à-d. en levant le regard de la foi vers le Seigneur Jésus, le Christ mort et ressuscité qui vient, qui est venu et qui viendra.

3. Collecte (Prière)
…est la première des oraisons présidentielles prononcées à haute voix par le président de la célébration, au nom de toute l’assemblée. En partant de cette prière, nous pouvons entrer dans le mystère célébré et apprendre à faire de la prière du Missel un point de départ pour développer une spiritualité liturgique authentique. En ce premier dimanche de l’Avent, en choisissant une des deux collectes, nous demandons au Père de susciter en nous le désir d’aller à la rencontre du Seigneur qui vient et qui, un jour, reviendra glorieux pour rassembler tous les peuples dans son Royaume.

4. Lectionnaire
Première lecture: Is 2,1-5
Psaume: 121(122) 1-2.4.9
Dans la joie, nous irons dans la maison du Seigneur.
Deuxième lecture: Rm 13,11-14a
Évangile: Mt 24,37-44

…Le cycle liturgique A du Lectionnaire festif commence avec la lecture semi-continue de l’Évangile selon Matthieu qui transmet l’expérience de foi d’une communauté judéo-chrétienne. La personne et le mystère de Jésus Christ sont présentés comme l’accomplissement de toutes les Écritures. De par la forme ordonnée de la narration, Mathieu est même appelé «l’Évangile du catéchiste». Le passage évangélique de ce premier dimanche de l’Avent concerne la venue du Seigneur à la fin des temps dans le contexte du «discours eschatologique». Cette perspective traverse naturellement les prières du Missel pour indiquer le sens définitif de l’histoire et de la vie chrétienne. De l’attente du retour glorieux du Seigneur dérive la nécessité de la vigilance active et agissante dans la charité. D’ailleurs, toutes les lectures tirées du prophète Isaïe, les neuf premiers jours de l’Avent, expriment l’espérance d’Israël et de toute l’humanité tendue vers le Rédempteur. Le langage employé est «apocalyptique» et il projette l’Église vers l’accomplissement de l’histoire, quand toute la réalité créée connaîtra un bouleversement radical (en grec: katastrofé) à la lumière du jugement de Dieu devant qui tous les masques tomberont. En réalité, ce renouvellement radical de toutes les choses est déjà en action maintenant dans l’histoire transformée par le Christ ressuscité, premier-né de la création nouvelle qui, en lui, a déjà atteint son accomplissement. Seul celui qui «veille» avec la lampe de la foi réussit à découvrir la présence du Seigneur qui vient avec son Royaume. Dans la première lecture (Is 2,1-5) et dans le psaume (121) que les pèlerins chantaient en montant au Temple de Jérusalem, nous trouvons le motif de la joie, du salut et de la paix. Ces passages ont été choisis en relation avec le texte de l’Évangile. Après l’accusation sévère de son peuple qui a abandonné le Seigneur, le prophète Isaïe annonce que la Parole du Seigneur s’accomplira malgré l’infidélité d’Israël et le triomphe apparent de l’idolâtrie. «Vers elle, (Jérusalem) afflueront toutes les nations» et de Jérusalem sortira la Parole du Seigneur afin que tous puissent marcher à sa lumière. En accueillant la loi du Seigneur, les peuples «briseront leurs épées et en forgeront des socs, et de leurs lances, des faucilles. Jamais nation contre nation ne lèvera l’épée». Dans la deuxième lecture (Rm 13,11-14), l’apôtre Paul exhorte à sortir du sommeil et il fonde la morale chrétienne sur l’attente eschatologique du Seigneur.

Quels que soient le moment et la manière dont l’histoire du salut s’accomplit, ce qui compte c’est de rejeter les œuvres des ténèbres pour nous revêtir des armes de la lumière qui consistent à nous revêtir du Seigneur Jésus-Christ. En effet, «la nuit est bientôt finie, le jour est tout proche».
5. Antienne de la communion
L’antienne de la communion que le Missel propose, reprend le passage évangélique avec l’impératif: «Veillez», en attendant la venue du Seigneur. Le chant qui accompagnera les fidèles en procession pour aller se nourrir du Corps et du Sang du Christ, aidera à faire pénétrer dans le cœur la conscience et la joie de la venue du Seigneur; maintenant dans le sacrement, puis dans son retour glorieux lors de l’accomplissement de l’histoire. Nous sommes comblés d’espérance parce que «la nuit est bientôt finie et le jour est tout proche: rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière».

6. Prière après la communion
À l’origine, la prière après la communion constituait la conclusion de la célébration eucharistique. Avec cette prière, nous rendons grâce pour la communion reçue, en tant que sommet de toute la célébration eucharistique. Ce n’est pas un remerciement privé mais un remerciement liturgique, communautaire, sous la présidence du prêtre. Dans la prière, le remerciement se transforme en demande afin que «la participation à ce sacrement qui révèle le sens chrétien de la vie» nous soutienne dans la vie présente et nous guide vers la vie future que nous attendons «en veillant dans l’attente».

7. Mystagogie
Dans le cadre de la nouvelle évangélisation dont nous sentons beaucoup l’urgence de nos jours, la catéchèse mystagogique, c.-à-d. l’introduction approfondie au mystère célébré, si chère aux Pères de l’Église, éduque «à découvrir les valeurs des gestes et des paroles de la liturgie, en aidant les fidèles à passer des signes au mystère et à y impliquer leur existence entière. Le dimanche illumine toute la semaine dans la vie de foi, d’espérance et de charité, surtout dans l’attention aux pauvres, aux personnes malades et à quiconque se trouve dans la nécessité spirituelle ou matérielle. La liturgie vécue dans l’assemblée dominicale doit également trouver un écho dans la prière en famille, le dimanche comme au cours de la semaine. Une petite couronne de l’Avent déposée au centre de la table, avec les 4 chandelles qui seront allumées une à la fois, en priant, peut aider les grands et les petits, en attente du Seigneur qui vient.

8. La liturgie des Heures
Les hymnes, les antiennes, la psalmodie, les cantiques et spécialement l’Office des lectures, avec l’illumination qui nous vient des textes de la patristique, nous aident à entrer dans l’expérience du mystère (mystagogie) célébré durant l’Avent. La liturgie de ce premier dimanche et de toute la première semaine de l’Avent et centrée sur le retour glorieux du Christ, au dernier jour, pour rassembler, avec les fils d’Israël, tous les peuples de la terre. Dans cette perspective eschatologique (les choses ultimes et définitives), il importe de veiller avec un amour agissant. Le jour du Seigneur est tout proche et notre attente se remplit de joie et d’espérance.

REGINA CESARATO, ddm

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