LITURGIE du DIMANCHE

commentaire sur la Parole

 

La joie pour la présence du Messie
15 décembre 2019 – 3e dimanche de l’Avent

Immaculée Conception de la B. V. Marie (solennité)



• Première lecture: Is 35,1-6a.8a.10

• Psaume: 145 (146), 6-10
Viens, Seigneur et sauve-nous!

• Deuxième lecture: Jc 5,7-10

• Évangile: Mt 11,2-11

CÉLÉBRER AVEC ART

1. Préparation
 Couleur liturgique: violet ou rose.
 Les lectures du jour: Lectionnaire dominical et festif Année A.
 Préface de l’Avent 2
Fleurs: fleurir l’espace liturgique avec sobriété et discrétion mais, spécialement, en ce dimanche de la joie, choisir des fleurs roses, en harmonie avec la couleur des vêtements.
 Musique et chants: Réjouissons-nous; le Seigneur est proche; Seigneur, viens nous sauver, et autres.

2. Didascalie introductive
La bonne nouvelle de l’Avent messianique nous remplit de joie; ce dimanche «Gaudete», de la première parole latine du chant d’entrée et de l’invitation de toute la liturgie à nous réjouir dans l’attente du Messie qui va venir. «Soyez dans la joie, le Seigneur est proche» (Ph 4,4.5). Tout commence avec la prédication de Jean Baptiste qui accueille, pour un baptême de pénitence, les foules qui accourent vers lui dans la région du Jourdain. Le précurseur du Christ est présent le deuxième dimanche comme il l’est en ce troisième dimanche de l’Avent. Comme Jésus dira dans l’Évangile d’aujourd’hui: c’est de lui qu’il est écrit: «Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi».

L’Avent est marqué par des «présences» qui enseignent à l’Église qui est Celui qui vient, comment il faut l’attendre et invoquer sa venue, comment l’accueillir et comment le donner. Ces «présences» sont Jean Baptiste, Isaïe, prophète messianique, Marie, Mère de Jésus et Joseph, le juste de Nazareth. En effet, le Seigneur «vient à notre rencontre en chaque homme et en chaque temps pour que nous l’accueillions dans la foi et témoignions dans l’amour, de la bienheureuse espérance de son royaume» (Préface 1 de l’Avent).

3. Collecte
Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils; dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère: pour que nous «fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau».

4. Lectionnaire
• Première lecture: Is 35,1-6a.8a.10
• Psaume: 145 (146), 6-10
Viens, Seigneur et sauve-nous!
• Deuxième lecture: Jc 5,7-10
• Évangile: Mt 11,2-11

Dans le récit évangélique, notre attente de l’Avent est comparée à l’attente de Jean Baptiste qui était en prison. Le Précurseur s’interroge sur l’identité de Jésus et sur la signification de son œuvre en tant que Messie d’Israël qui ne semble pas atteindre les objectifs que le Baptiste avait annoncés et que le peuple attendait.

Même le grand Précurseur, figure par excellence de l’Avent, a besoin de mûrir sa patience de l’attente. Il envoie dire à Jésus: «Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?». La réponse de Jésus dans l’Évangile, en syntonie avec la première lecture de dimanche, ouvre à la joie: «Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez: les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle». Jésus fait l’éloge de la personne du Précurseur mais «le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui». Jean sera heureux à la condition de ne pas se scandaliser de la «petitesse de Dieu» qui se révèle en Jésus et qui propose le salut à tous, sans l’imposer à personne.

L’attention de ce dimanche «Gaudete», avec l’invitation de toute la liturgie à être dans la joie en attendant le Messie qui va venir, retentit dans la première lecture par la voix du prophète Isaïe. Le désert aride et sans vie est appelé à exulter et à crier de joie parce que le Seigneur le transforme et le fait refleurir. De la même manière, Dieu changera le sort d’Israël et de l’Église auxquelles il redit: «Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu. Il vient vous sauver».

...Le psaume (145) énumère les actions salvifiques de Dieu par lesquelles il nous révèle son cœur miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour.

…Dans la deuxième lecture, la lettre de Jacques raffermit l’appel – déjà formulé dans le texte d’Isaïe – pour rassurer les cœurs dans l’attente, «car la venue du Seigneur est proche». Le don de Dieu n’est certainement pas évident et automatique. Il faut être patient et constant comme le cultivateur le fait en prenant soin de la terre qui, une fois ensemencée, produira du fruit en son temps. L’appel de Jacques rassure le cœur des croyants «parce que la venue du Seigneur est proche».

5. Antienne de la communion
On peut choisir la première proposition extraite d’Isaïe 35,4: «Dites aux esprits abattus: prenez courage, ne craignez pas; voici notre Dieu qui vient: il vient nous sauver» ou bien la deuxième, Matthieu 11,4 qui a une référence directe à l’Évangile du jour: «Allez annoncer ce que vous entendez et voyez: les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle».

6. Prière après la communion
Nous demandons à Dieu, notre Père, que la force du sacrement reçu «nous libère du péché et nous prépare aux fêtes qui approchent».

Cette prière après la communion pourrait servir à exhorter les fidèles à la célébration éventuelle de la réconciliation en leur offrant les jours et les horaires précis et possiblement, une célébration communautaire de ce sacrement. Sans la libération du mal, les fêtes entourant la Nativité risquent d’être tristes.

7. Mystagogie
La semaine précédant Noël, la liturgie des Heures solennise le chant du Magnificat avec des antiennes christologiques particulières. Ces antiennes sont aussi évoquées dans le verset de l’alléluia de la célébration eucharistique de cette même semaine. On les appelle antiennes «O» parce que chacune commence par cette voyelle invocatoire. On ne connaît pas très bien l’origine de cette semaine qui, toutefois, s’enracine dans le 7e siècle.

La neuvaine de Noël est une dévotion et aucun document liturgique officiel n’en fait mention. Au contraire, les jours qui vont du 17 au 24 décembre sont liturgiquement marqués non seulement par les antiennes au Magnificat mais également par les hymnes des différentes Heures. Par conséquent, personne n’interdit de commencer la préparation à Noël en pleine syntonie avec la liturgie des Heures. La logique et le bon sens suggéreraient de ne plus l’appeler Neuvaine, mais semaine de préparation à Noël (il y a sept antiennes «O»), excluant, comme le fait la liturgie des Heures, la veille de Noël dont les Premières Vêpres font déjà partie de la solennité de la Nativité. Une pratique qui, cependant, devrait être justifiée auprès des fidèles là où la Neuvaine est encore bien enracinée et qu’il ne convient peut-être pas de changer.

8. La liturgie des Heures
Où ça ne se fait pas encore, l’Avent peut être le temps favorable pour introduire les fidèles à la célébration de la liturgie des Heures, en commençant par exemple, avec les Vêpres, la semaine qui précède Noël. Cette prière de toute l’Église devrait retentir dans les communautés paroissiales au moins le dimanche, avec la célébration communautaire de Laudes et Vêpres. La familiarité avec les psaumes et la prière avec les Écritures enrichira non seulement la spiritualité personnelle mais elle donnera aussi le goût de la Parole de Dieu comme lumière sur nos pas dans la vie quotidienne.

En nous préparant à rencontrer le Messie qui vient, la Parole nous éduque à marcher sur les chemins de la justice et de la foi, en consumant la vie dans la charité.

REGINA CESARATO, ddm

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