LITURGIE du DIMANCHE

commentaire sur la Parole

 

Ils se prosternèrent pour l’adorer
6 janvier 2020 – Épiphanie du Seigneur (solennité)




• Première lecture: Is 60, 1-6

• Psaume: 71(72) 1-2.7-8.10-13
Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi.

• Deuxième Lecture: Ep 3,2-3a.5-6

• Évangile: Mt 2,1-12

CÉLÉBRER AVEC ART

1. Préparation
 Couleur liturgique: Blanc.
 Lectures du jour: Lectionnaire dominical et festif cycle A.
 Préface: Propre et rappel de la solennité dans la prière eucharistique.
 Fleurs: Après avoir prié avec les textes proposés dans la liturgie, les fleurs sont disposées de manière à faire resplendir la lumière, l’adoration et la splendeur de la manifestation du Seigneur à tous les peuples.
 Musique et chants: Après la proclamation de l’Évangile, le diacre, le prêtre ou un autre ministre donne l’annonce du jour de Pâques et des fêtes mobiles liées à la Résurrection. L’assemblée reste debout.

1. Didascalie introductive
En cette grande solennité de l’Épiphanie, l’Église reçoit en don, un esprit missionnaire ravivé; elle prie pour que tous les peuples voient la lumière du Seigneur, né à Bethléem, crucifié et ressuscité. L’Épiphanie fut à l’origine une fête autonome, née dans les Églises d’Orient au IV siècle, avant qu’en Occident, on commence à célébrer la Nativité du Seigneur. Il y eut ensuite un échange de fêtes entre les Églises d’Orient et d’Occident, s’enrichissant réciproquement dans la liturgie de ce jour. Les Mages, sages d’Orient, annoncent leur itinéraire guidé par l’étoile, ce qui adviendra durant la prédication de Jésus et de son Église.

Aujourd’hui, après la proclamation de l’Évangile, on chante ou proclame un texte qui annonce la date de Pâques. En effet, la Manifestation du Seigneur n’est compréhensible qu’à la lumière de Pâques; la liturgie nous le rappelle toujours.

Comme le chante l’hymne des Vêpres, nous aussi, aujourd’hui avec la lumière de l’étoile, nous cherchons la Lumière: Jésus Christ, Seigneur, que la Vierge Marie présente.

2. Collecte
L’Épiphanie ne signale pas tant un événement qui s’ajoute à celui de la naissance de Jésus qu’est la célébration de la naissance du Messie dans sa signification la plus profonde: «Aujourd’hui, Seigneur, tu as révélé tons Fils unique aux nations, grâce à l’étoile qui les guidait; daigne nous accorder, à nous qui te connaissons déjà par la foi, d’être conduits jusqu’à la claire vision de ta splendeur».

3. Lectionnaire
• Première lecture: Is 60, 1-6
• Psaume: 71(72) 1-2.7-8.10-13
Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi.
• Deuxième Lecture: Ep 3,2-3a.5-6
• Évangile: Mt 2,1-12

Dans le texte évangélique (Mt 2,1-12), la naissance de Jésus à Bethléem en Judée n’est que mentionnée, tandis que le sujet principal, ce sont les Mages arrivés de l’Orient à Jérusalem pour chercher le Roi des Juifs qui vient de naître.

L’autre protagoniste du récit, c’est l’étoile du nouveau roi qui, apparu à l’orient, accompagne les Mages jusqu’au lieu où ils trouvent l’Enfant et sa Mère. Cette habitation devient la première «maison de prière» et d’adoration pour tous les peuples. Le verbe «adorer» revient trois fois. L’étoile est la cause d‘une grande joie; elle nous renvoie à Jésus qui, dans l’Apocalypse s’identifie à la racine de la lignée royale de David ainsi qu’avec l’étoile resplendissante du matin (Ap 22,16).

Le récit de l’évangéliste Mathieu ne dit pas combien il y avait de Mages et qu’ils étaient des rois. Les traditions populaires dont les évangiles apocryphes (légendaires) sont le témoignage écrit en ont fait des rois, ils en ont précisé le nombre (en rapport avec les trois dons) et ils leur ont même attribué des noms. Ce n’est pas sur ses détails que nous devons nous arrêter, mais cueillir le message que le récit évangélique veut communiquer. En effet, Jésus est vraiment l’accomplissement des prophéties et le nouveau Moïse qui guide l’exode universel des peuples vers la terre promise qu’est le salut de Dieu, en Jésus Christ.

L’Épiphanie est présentée comme fête de lumière (cf. Préface), et dans la première lecture (Is 60,1-6) le Prophète nous fait contempler Jérusalem aux premières lumières du matin lorsque, ayant surmonté le mont des Oliviers, la ville, entourée de ses murs, est inondée du soleil qui vient du désert de Judas.

La tradition hébraïque comme la tradition chrétienne interprètent en clé messianique le texte d’Isaïe comme celui du psaume (71) placés dans cette solennité très ancienne (IV siècle) qui, à partir de l’orient, célébrait la manifestation de Dieu (en grec: epifanÌa) dans notre chair.

La première lecture nous offre une vision oecuménique enthousiasmante de Jérusalem, c’est pourquoi, dans l’espérance confiante, nous chantons le refrain du psaume «Toutes les nations, Seigneur, se prosterneront devant toi».

La deuxième lecture (lettre aux Éphésiens) nous ouvre au mystère de participation et de communion entre Israël et toutes les nations, qui constituent le coeur du ministère évangélique de Paul et de l’Église, c.-à-d. «que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile».

4. Prière sur les offrandes
Un signe important peut être la procession des offrandes où l’on apporte seulement le pain et le vin, avec un peu d’eau et les dons pour les pauvres. Ces dons ne sont jamais présentés: ils sont et signifient l’offrande de nous-mêmes au Père, par le Christ et dans l’Esprit. Ce sont l’or de notre foi, l’encens de notre amour d’adoration, la myrrhe de notre volonté librement offerte dans le don de nous-mêmes pour le Royaume de Dieu. Pour avoir cette grâce, nous prions: «Regarde avec bonté, Seigneur, les dons de ton Église qui ne t’offre plus ni l’or ni l’encens ni la myrrhe, mais celui que ces présents (= le pain et le vin) révélaient, qui s’immole et se donne en nourriture: Jésus, le Christ, notre Seigneur.
5. Antienne de la communion
Nous chantons la Lumière qui est le Seigneur Jésus et dans sa lumière qui se lève toujours à l’Orient, à Jérusalem, nous pouvons aller avec les Mages, adorer et nous nourrir du sacrement de son Corps et de son Sang.

6. Prière après la communion
Nous demandons que la lumière de Dieu nous accompagne en tout temps et en tous lieux. En cette solennité de l’Épiphanie, il nous est donné de contempler «d’un regard pur et d’accueillir dans un cœur plus aimant» le mystère eucharistique auquel nous avons eu le don de participer.

7. Mystagogie
Aujourd’hui, c’est aussi la «Journée de l’enfance missionnaire», à préparer avec l’implication des enfants et de leurs parents. Alors que nous prions pour l’Église missionnaire, s’il y a des missionnaires ad gentes dans la paroisse, on peut organiser un témoignage ou faire des initiatives pour soutenir l’évangélisation.

8. La Liturgie des Heures
L’Épiphanie, née en Orient, comme célébration de la naissance de Jésus, a eu de l’influence sur le dédoublement de Noël qui, à Rome, incluait la Nativité et l’Adoration des Mages. Nous, en Occident, nous célébrons la Nativité du Seigneur le 25 décembre et l’adoration des Gentils le 6 janvier. Plus tard, dans l’histoire, le Baptême du Seigneur et les noces à Cana furent incorporés à l’Épiphanie, en tant que mystères secondaires, mais présents dans la Liturgie des Heures. On en fait mémoire dans l’hymne des Premières et Deuxièmes Vêpres ainsi que dans les antiennes du Benedictus et du Magnificat de cette solennité.

Là où cela ne se fait pas encore, nous suggérons qu’il y ait dans la paroisse la célébration des Deuxièmes Vêpres de l’Épiphanie, avec l’encensement de l’autel, de la crèche et de l’assemblée pendant le Magnificat et son antienne.

REGINA CESARATO, ddm



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