La naissance de la Famille Pauline
Comme je me souviens
l'Introduction1 - l'Introduction2CONCLUSION
Je termine mon exposé en rapportant un écrit déjà fait sur les souvenirs de la vie du Théologien Alberione.En réfléchissant à la parole, au travail, je pense spontanément au passage biblique où Dieu condamne l'homme à cause de sa désobéissance et le soumet à l'obligation du travail : À la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain (cf. Gn 3,19). Dieu renvoya l'homme du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré (Gn 3,23).
Le travail est donc une nécessité; c'est un devoir pour la subsistance en même temps qu'un moyen de pénitence pour la purification de notre faute.
Ici, nous voulons considérer le travail comme moyen de communication, d'individu à individu, comme moyen de faire du bien aux âmes, et pour la gloire de Dieu.
À première vue, tous ont considéré notre Congrégation, Famille paulinienne, comme étant de vie active. Quiconque la connaît simplement à cause des œuvres ne peut faire autrement que de la définir comme telle. Tous travaillent et les productions sont impressionnantes. Elle est effectivement active. Mais c'est une grande erreur que de la considérer seulement sous cet aspect. La production n'est qu'un moyen de communication, le but est tout autre. Si un candidat n'est formé que pour la production, il est mal formé et il ne sera jamais un paulinien.
L'œuvre voulue par le Fondateur à partir du 20 août 1914 lorsqu'il prit le premier garçon avec lui, comportait l'idée de la production, Production pour apporter la parole de vérité à travers le moyen le plus efficace à l'époque, la presse. L'apporter aux familles et aux individus qui, préoccupés de la vie, n'avaient pas le temps de se nourrir des vérités éternelles. Le Paulinien n'aura jamais une formation convenable s'il n'est pas convaincu d'exister pour un apostolat. Essayer de se mettre à jour en utilisant les moyens modernes, si le but de la fondation n'y est pas, c'est du temps perdu et un faux but de la formation.
Ce n'est pas un mystère ni une révélation si plusieurs publications de nouvelles ne sont pas de l'Évangile pur, mais la couleur, le contenu, le but des publications doivent être évangéliques. Si nous nous en tenons au dire du Fondateur, nous devons être bien convaincus que le but de notre travail, c'est l'apostolat et pas simplement la production. Voici ce qu'il disait à ses jeunes en formation : nous n'existons pas pour les œuvres, nous sommes là pour l'Évangélisation.
Avec cela, ne pensons pas que le Fondateur ne valorisait pas le travail qui, pour la Paulinien, est don de soi. L'amour, la fidélité, le travail bien fait étaient pour lui l'indice de la vocation. Il se méfiait, et avec raison, de ceux qui n'aimaient pas le travail et qui l'accomplissaient dans un but qui n'était pas droit. Il n'hésitait pas à dire que la prière vitale, faite avec le travail, était la perfection de la prière vocale. Nous n'avons pas besoin d'une grande sagesse pour comprendre que par travail, il ne voulait pas dire seulement de la production, mais qu'avec le travail, on devait arriver à la communication évangélique et faire connaître le divin Maître. Une seule idée le dominait : être coopérer avec le divin Maître.
Le paulinien ou la paulinienne qui ne porte pas dans son cœur le désir de communiquer la vérité ne se distingue en rien de l'ouvrier qui travaille pour avoir un salaire hebdomadaire. Nous recevrons un salaire à condition de vivre avec une intention droite et pour un juste but
Sous l'apparence d'apostolat, nous ne pouvons et nous ne devons pas cacher le mépris du travail. C'est un commandement de Dieu, moyen de faire le bien et source de mérites pour la récompense éternelle.
À partir de ces considérations sur l'importance du travail, nous devons réfléchir un instant pour comprendre combien le Théologien valorisait le travail. Disons tout de suite qu'il ne voulait pas seulement que tous travaillent; il en donnait l'exemple. Quand il remarquait de la négligence sur ce point, il doutait sérieusement de la solidité de la vocation. Convaincu de cette idée qu'il m'a manifestée dans plusieurs conversations privées, j'ai voulu m'en rendre compte en observant le comportement du groupe qui travaillait au département des machines à imprimer dont j'étais responsable et j'ai noté que ceux qui ne voulaient pas porter l'uniforme de travail, persévéraient difficilement dans le don d'eux-mêmes au Seigneur.
Si je considère les persévérants qui ont beaucoup donné au Seigneur, je dois affirmer qu'ils ont tous été vraiment généreux et fidèles au travail. Jésus a choisi ses Apôtres sur leur lieu de travail et durant leur travail.
Qu'on ne se tranquillise pas en disant simplement que nous avons fait notre travail; le travail n'a pas de limites, ni de temps ni de lieu.
Le travail, c'est le don de nous-mêmes au service des autres, en tout temps et en tout lieu. Celui qui ne se donne pas est un égoïste. La manière de se donner distingue l'individu mais l'important est de se donner et de se donner sans mesures.
Nous n'avons pas tous les mêmes talents et les mêmes qualités mais le plan de l'Architecte serait inutile sans le contremaître et l'ouvrier pour exécuter l'œuvre monumentale. Si le travail de l'un est important, celui de l'autre est indispensable.
Dans la maison, tous n'ont pas le même travail mais l'organisation paulinienne est comme l'organisation sociale; la perfection se trouve dans la fidélité. Saint Paul nous le démontre en nous donnant l'exemple du corps humain. Chaque membre a sa tâche essentielle pour la perfection.
Si dur et difficile qu'il soit, même apparemment de peu de valeur, le travail ne dégrade pas mais donne de la noblesse.
Ne méprisons pas le travail mais ennoblissons-le en le perfectionnant et en raison du fruit qu'il doit porter. Au jour de son jugement, le missionnaire se réjouira des sacrifices qu'il a faits pour le bien des âmes, et le paulinien, des rayons de soleil qu'il a gardés pour éclairer les ténèbres de l'ignorance. Tout dépend de l'intention !
Le manque de persévérance de nombreuses vocations n'est-il pas causé par la méconnaissance de la valeur de l'oeuvre d'apostolat?
La loi du travail est le but de notre appel.
Vivons ce que le Fondateur nous a enseigné par l'exemple : portons la lumière là où sont les ténèbres, et la vie là où il y a la mort.
Souvenons-nous toujours de l'exhortation : valoriser le temps, ne pas le gaspiller, ne pas négliger les moyens pour arriver à temps là où la nécessité l'exige.
Père Paul Gilli, ssp
Alba, juillet 1995Les saints et saintes de Dieu